Sortie en salles aux États-Unis, il y a déjà deux ans, Playback n’avait pas vraiment fait recette, seulement 274$ pour une semaine d’exploitation (non, je n’ai pas oublié de zéro). Le film s’offre une seconde chance en VOD sur iTunes depuis le 8 avril dernier. Que vaut donc cette nouvelle production avec Christian Slater ?
Playback – Synopsis
Le 24 octobre 1994, Harlan Diehl, lycéen, tue sauvagement sa famille avant d’être abattu par la police. Quinze ans plus tard, un étudiant (Johnny Pacar) et son groupe de camarades décide de faire des recherches sur le jeune Harlan. Ils font alors appel à Quinn, stagiaire aux archives d’une chaîne de télévision locale. Celui-ci va tomber sur des vidéos qu’il n’aurait jamais dû voir. Il se voit posséder par l’esprit du tueur et acquiert la sombre capacité d’attaquer ses victimes par l’intermédiaire de caméras. C’est le début d’une terrible série de crimes sanglants…
Playback – La critique
Réalisé et écrit par Michaël A. Nickles, Playback signe le retour du Teen Horror movie, qui était en vogue dans les années 80 et 90. D’ailleurs, le film est sensé se dérouler de nos jours, mais si on ne voyait pas un ou deux smartphones, on se croirait en 1980 tant les décors pullulent de vieux matériels audiovisuels (tubes cathodiques, magnétoscope Betacam et VHS) et de vielles voitures américaines. Devant mon écran plat, nostalgique, j’ai l’impression de replonger dans mon adolescence à l’époque où j’allais louer au vidéo-club en bas de chez moi les productions de Wes Craven. D’ailleurs, on se sent chez Michaël A. Nickles, l’influence du maître de l’épouvante et de bien d’autres. Il se paie même l’audace de citer ses inspirations dans les dialogues comme The ring au moment où le groupe d’adolescents discute des films d’horreur qu’ils aiment bien.
Le scénario est ambitieux et plus fouillé que la moyenne du genre ce qui nous tient en haleine malgré une réalisation un peu plate. Nous avons droit à notre lot de scènes légèrement gore. Le réalisateur respecte tous les codes du genre et arrive à en faire une œuvre distrayante bien qu’il n’ait pas le génie de ses inspirateurs.
Quant aux acteurs, Christian Slater (Le Nom de la Rose, Broken Arrow) a beau être en tête d’affiche de ce film, il n’a en réalité qu’un rôle secondaire : un flic un brin pervers obsédé par des gamines de 17 ans. Slater ne fait que le strict minimum et n’est guère convaincant. Il est vrai que l’acteur enchaîne depuis plus de 10 ans les films de série B et a du mal à faire son retour dans de plus grosses productions. La bonne surprise vient, en fait, du le rôle du tueur “possédé” confié au peu connu, Toby Hemingway (Black Swan, Time Out). Dès la première scène où il apparaît, sa présence met mal à l’aise. Il est crédible dans son rôle d’adolescent perturbé tout au long du film. Son jeu écrase les prestations des autres acteurs comme Johnny Pacar, plus habitué aux séries TV.
Playback – En conclusion
Pour conclure, Playback est plutôt à réserver aux amateurs du genre pour son histoire prenante faisant oublier les faiblesses de la réalisation.